La COVID-19 est causée par le virus SARS-CoV-2 et occasionne une grande variabilité dans la sévérité de la maladie, allant de cas asymptomatiques jusqu’à des cas sévères pouvant entraîner la mort du patient. L’impact de cette variabilité sur le développement de la protection immunitaire dans la progression de la maladie est encore mal connu.
Les études sur les vaccins candidats ont démontré que la protection contre le SARS-CoV-2 était corrélée avec de hauts titres d’anticorps neutralisants. Dans l’élimination du virus en revanche, le rôle des anticorps neutralisants est moins clair, il apparaît que l’immunité cellulaire soit indispensable. Dans certains cas, les anticorps pourraient être responsables de l’aggravation de la maladie en facilitant l’entrée du virus dans les cellules, ou en augmentant l’inflammation. En effet, la mortalité du COVID-19 repose principalement sur des syndromes de détresse respiratoire, conséquence d’une hyper-inflammation. Toutefois, cela ne suffit pas à expliquer les cas sévères d’infection.
Une étude a été réalisée à Boston sur 113 patients infectés par le SARS-CoV-2 et présentant une grande variété de symptômes. Les chercheurs se sont tout d’abord intéressés aux taux d’anticorps dirigés contre la protéine Spike. Des tests de neutralisation du virus avec le sérum des patients infectés ont confirmé l’efficacité de neutralisation des anticorps : plus les patients sont sévèrement atteints, plus ils possèdent des anticorps dirigés contre la protéine Spike. C’est notamment dans les cas graves qu’on a observé des hauts taux d’IgG et d’IgA (2 classes d’anticorps) avec une importante neutralisation des particules virales.
Les scientifiques ont alors créé un index du potentiel de neutralisation prenant en compte le résultat du test de neutralisation et la quantité d’IgG. Ils ont ainsi remarqué que chez les patients en état critique, le potentiel de neutralisation était fortement diminué. Dans l’ensemble, ces résultats montrent que le potentiel de neutralisation du virus par les anticorps permet de stratifier les risques chez les patients infectés : la sévérité de la maladie est corrélée avec de hauts taux d’anticorps dirigés contre la protéine Spike mais avec un potentiel de neutralisation plus faible, prédicateur de mortalité.