Puisque les personnes hautement contagieuses n’ont pour la plupart pas ou pas encore de symptômes, la réouverture de nos sociétés et le contrôle de l’épidémie seront alors facilités par un dépistage massif de la population. Les tests diagnostiques et l’isolement des cas positifs pourraient alors suffire à casser les chaînes de transmission et ainsi contrôler la propagation du virus.
La confiance en ces tests reposant principalement sur la sensibilité de détection du virus, la RT-qPCR constitue la référence des tests diagnostiques, avec une limite de détection de 103 copies d’ARN viral par millilitre (cp/mL). Cependant, la RT-qPCR a un certain coût et des délais de résultats moyens de 24 à 48h. Certains tests, dits rapides, peuvent réduire les coûts et limiter le délai de résultats à quelques minutes. C’est le cas par exemple des tests salivaires ou des tests antigéniques. Mais ces tests ont une limite de détection cent fois moindre (105 cp/mL).
Des chercheurs se sont intéressés à l’impact du dépistage régulier des populations sur la transmissibilité du virus entre les individus, en modélisant les charges virales de 10 000 personnes simulées sur une base de données. On a ainsi calculé le pourcentage d’individus contagieux pouvant être isolés grâce aux tests de dépistage, en comparant des tests diagnostiques de sensibilité de 103 et 105 cp/mL, et avec différentes fréquences de dépistage.
L’analyse démontre qu’il existe une légère différence dans la réduction de la transmission du virus entre les 2 types de tests (RT-qPCR et tests rapides). Aussi, plus les individus se font dépister régulièrement, plus la réduction de la transmission du virus entre individus est marquée. De même, on a montré qu’une personne qui se ferait tester peu souvent aura plus de risque de devenir positif. Enfin, pour les virus possédant une cinétique d’infection similaire au SARS-CoV-2, les modélisations montrent qu’un test rapide vaut mieux qu’un test plus sensible mais plus lent.